Nous avons l’immense joie d’accueillir un nouveau membre d’honneur, la journaliste animalière Luce Lapinhttp://fabrice-nicolino.com/?p=1725 qui tient la seule chronique hebdomadaire du paysage médiatique français consacrée exclusivement à la défense des animaux : Les puces de Luce, que l’on retrouve chaque semaine dans Charlie Hebdo. http://charliehebdo.fr/
Nîmes le 23 juillet 2015.
Voici le texte très émouvant que Luce Lapin nous a fait l’honneur de dédier à notre association et à ses bénévoles sur son site internet Luce Lapin et copains : http://luce-lapin-et-copains.com/2015/07/22/les-chats-libres-de-nimes-agglo/
» C’est avec émotion que j’ai accepté d’intégrer le comité d’honneur de l’association Les chats libres de Nîmes Agglo, avec émotion mais également avec humilité. Humilité envers ces bénévoles qui, sans relâche, nourrissent, trappent pour soigner et stériliser, car stériliser, c’est sauver, épargner de la souffrance. Ils essaient ainsi de réparer ce que les « bons citoyens » ont négligé, voire refusé de faire, irresponsabilité et inconscience ayant pour conséquence extrême la souffrance et trop souvent la mort, précédée de l’agonie, de petits êtres sensibles arrivés dans ce monde pour n’en connaître que le pire, avant que de rejoindre le néant.
La tâche énorme qu’offrent ces hommes et ces femmes sur le terrain à ces laissés-pour-compte félins est leur rocher de Sisyphe, il demande, chaque jour de l’année, un grand dévouement et une abnégation totale. Une fois les petits protégés, adultes, jeunes, âgés ou chatons, mis en conformité sur le plan sanitaire, l’idéal consiste évidemment à leur trouver un foyer aimant, qui pourra leur assurer soins et stabilité durant les années, courtes ou longues, qu’il leur reste à vivre. Et à continuer de pousser le rocher pour les autres, les jetés pour cause de vacances, les abandonnés sous prétexte de décès familial — mais dont les descendants empochent l’héritage —, de déménagement ou de pseudo allergie.
Pour ceux qui, abandonnés depuis longtemps à la vie en extérieur, livrés à eux-mêmes depuis toujours ou étant nés dehors et n’ayant jamais connu la douceur d’une caresse, ne peuvent faire confiance à l’humain — et on les comprend… —, la vie de « chat libre » trouvera sa justification. Toutes les chances seront mises de son côté par l’association, mais les dangers, nombreux, subsisteront malgré tout. La route, les chasseurs, les malveillants — qui leur jetteront des pierres, voire déposeront du poison sur leur chemin —, les chiens, les autres matous qui défendront « leur » territoire… Ils devront en plus affronter le froid, les grosses chaleurs, seront tenus, pour leur sécurité, de se maintenir sans cesse sur le qui-vive, dormir d’« une oreille », tandis que l’autre sera à l’affût de la moindre plume qui tombera près de leur abri, chaque jour improvisé. Pour ceux-là, la roue tournera inexorablement, avec ses accidents de vie irréversibles. Le pire — si tant est que quelque autre situation puisse être ainsi qualifiée — étant le cas de chats sociables ayant dû, la mort dans l’âme mais sans autre possibilité, être remis à la rue faute d’adoptants.
Nous sommes une espèce considérée comme supérieure. Que cette prétendue supériorité trouve pour le moins sa justification dans la protection de nos frères et sœurs, dits… « plus petits ». Et que l’empathie et la compassion guident notre chemin jusqu’à eux. »
Luce Lapin
Journaliste
www.luce-lapin-et-copains.com