Lettre ouverte de Laure Breye, présidente de l’association des Chats Libres de Nîmes Agglo aux propriétaires de chats.
À la création de notre site internet, nous nous sommes posés la question de montrer ou non la misère animale dans tout ce qu’elle a de plus horrible (et de plus vrai également). Par pudeur, nous avions décidé de ne pas vous montrer les images dures.
Toutefois, aujourd’hui il nous semble important de rappeler de manière ponctuelle que notre ami le chat des rues (errant, sauvage ou libre, comme il vous plaira) vit un quotidien bien plus difficile que celui que l’on aime imaginer. La réalité l’éloigne sensiblement de l’image d’Épinal que nous lui accordons souvent pour apaiser nos consciences.
En effet le chat des rues provient en grande majorité de la reproduction incontrôlée des chats domestiques, de leur abandon ou de leur perte accidentelle.
C’est terrible à dire, mais ce chat errant que vous croisez chaque soir en rentrant chez vous pourrait un jour être le vôtre ou l’un des petits êtres portés par votre minette, les petits rois qui ont illuminé pendant quelques semaines votre foyer.
C’est triste à dire, mais de tant de joies peuvent découler beaucoup de souffrance. Partant du fait de la négligence des propriétaires qui ne stérilisent pas leur chat, lorsqu’une portée se présente, chacun essaye de placer au mieux des petites boules de poils que l’on a du mal à refuser.
Mais comment cela se fait-il que tant de chats, une fois âgés de 6 ou 7 mois, deviennent subitement gênant : allergie d’une personne de la famille, déménagement hypothétique ou véridique (mais est-ce une raison pour laisser sur le carreau un animal comme un vulgaire meuble qui ne nous plaît plus) ou bien le propriétaire n’aurait plus les moyens d’entretenir le chat, et ainsi Les chats Libres reçoivent un appel : « je voudrais me débarrasser de mes chats ».
Nous ne pouvons recueillir tous les chats, nous ne possédons pas de structure d’accueil, les refuges de la région sont surpeuplés, et la solution n’est pas « d’entasser » les animaux dans des refuges et de les garder dans une hypothétique adoption. Alors beaucoup sont livrés à eux même par leurs maîtres.
La solution passe par la stérilisation des chats et ainsi stopper l’hémorragie de la misère : il est bien connu qu’il est plus facile de prévenir que de guérir.
Alors si nous ne voulons plus voir des chats abandonnés, malades, maltraités, torturés, faisons passer le message !
Combien de fois nous avons entendu cet argument à l’évocation de l’abandon de chatons : « On leur laisse une chance ! Un animal sait très bien se débrouiller pour vivre ! » Combien de fois entendons-nous cela ? ! Mais combien de fois ces même personnes se sont-elles posées la question de la capacité d’un animal à peine sevré, un bébé, à se débrouiller seul ? Combien de chance de survie a un animal trop jeune ou non formé par ses parents à la vie errante ? Combien de chance de survie a un animal en condition de surpopulation et d’entassement ? Les conditions hygiéniques sont alors déplorables et le coryza et autres maladies sexuellement transmissibles se développent et se communiquent à une vitesse prodigieuse (nous rappellerons à l’occasion que ces chats peuvent faire partie des partenaires de votre minette et en ne la stérilisant pas, vous prenez le risque de la condamner elle et ses petits).
On leur laisse une chance, une chance, oui, mais aussi celle de ne pas être soigné et pire, d’être livré au voisinage excédé et pire encore, à des personnes malintentionnées qui mettent en pratique tous leurs fantasmes destructeurs les plus immondes et testent leur goût de la destruction d’êtres vivants et sensibles.
Nous faisons le choix de ne pas exposer tous les détails de ce que nous voyons passer, c’est une façon aussi de nous épargner ces images sordides, mais voici une photo de l’un des chats que nous avons récupéré ; celui-ci a été brûlé vif.

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