Je viens de faire un travail ingrat : je viens d’enterrer ton petit corps épuisé, dans lequel ta jolie petite âme d’amour n’est plus. Mais tu es sous l’olivier, comme tu peux le voir ! En fait, tu t’en fous ! Maintenant, tu te sens bien, tu ne souffres plus de la chaleur, car il faut bien reconnaître que depuis un mois, tout comme pour les humains, ce n’est pas la joie ! Je le voyais bien, tu te traînais du jardin à la maison, je te voyais maigrir à vue d’œil… Mais le vétérinaire, désemparé, parce que devant la vieillesse, il n’y a pas grand chose à faire, me disait : “ Ne vous inquiétez pas, si vous voyez qu’elle ne va pas, je viendrai abréger ses souffrances…” Tu n’étais pas malade, seulement fatiguée, très fatiguée : tu avais plus de dix-huit ans ! Moi, je ne savais plus que faire. Alors, dans la journée, je t’enfermais à l’intérieur. Tu n’étais pas contente du tout ! Malgré tout, tu mangeais très souvent, mais te voyant maigrir, je pensais que ça n’était pas assez. Alors, je te gavais : une fois c’était le thon, la brandade, du lait sans lactose. Puis plusieurs fois, je t’ai vu manger en petite quantité, mais très souvent !
Hier, Jean-Denis est passé nous voir. Comme souvent, tu as quand même mangé le pochon qu’il t’a donné. Il n’était pas optimiste. Dominée par ce que je savais “inéluctable”, j’ai voulu te prendre en photo pendant que tu dormais. Ce matin, tu respirais et j’ai repris espoir, en vain… Tu ne t’es pas réveillée… Tu as eu une belle fin, une belle vie, mis à part un épisode : lorsque ta maîtresse s’est elle aussi ”envolée”, ses “gentils enfants” t’ont mise dehors. Ils n’ont même pas voulu que tu vives dans le jardin qui était le tien ! Non, même dans un jardin, tu étais gênante ! Tu avais déjà quinze ans, et ta maîtresse devait être bien triste de voir cette scène de là-haut, la pauvre… Donc, ils ont fait appel aux Chats Libres de Nîmes, car ils ne savaient plus quoi faire de toi. Pourtant, pour beaucoup d’entre nous dans ce type de situation, la réponse aurait été évidente ! Laure m’a demandé si je pouvais te prendre. Mais bien entendu ! Les vieux chats me font craquer ! Pendant deux mois, cela n’a pas été facile, car tu ne supportais pas tes copains. Alors, tu partais dans une maison où tu étais tranquille et dont les habitants t’ont acceptée quand ils ont connu ton histoire. Tous les jours, j’allais te chercher, tu accourais dès que tu entendais ma voix ! Un jour, tu en a eu assez, tu n’es plus partie et tu as vécu très heureuse pendant trois ans ! Voilà ma ZIZOU, je ne sais pas si tu as retrouvé ta gentille maîtresse, car je sais qu’après la mort, il y a une période d’endormissement plus ou moins longue, afin que l’âme récupère. Mais ta maîtresse doit attendre ton réveil, à moins que tu sois déjà auprès d’elle. Bonne vie à toutes les deux. Je sais que tu reviendras nous faire un petit coucou… ADIEU MA BELLE !
Sylvana – 23 juillet 2015.