Une belle journée à vivre

Super ! Nous sommes samedi, il fait beau… enfin ! Mes petits enfants, mes enfants et leurs amis viennent à la maison. Cela va être une bonne journée, comme tout un chacun aime en vivre. Je pars faire les courses pour restaurer tout ce petit monde.

Me voici arrivée au magasin bio. C’est trop tôt, j’ai dix minutes à perdre. Mais aussitôt le moteur arrêté, j’entends un faible miaulement de chaton, puis une récidive très fort. C’est un cri de désespoir, et l’on reconnait tout de suite l’urgence, le mal, la peur, la détresse.

Comment un cri pareil peut-il s’échapper d’un si petit être ?! Je découvre, sur le sol, un chaton âgé de 2 mois à tout casser, le nez rouge, la bouche ensanglantée, le regard… mon Dieu… ce regard !

Une pie est près de lui, elle ne veut pas abandonner son repas. Je m’approche en parlant doucement au chaton et à ma grande surprise, il ne bouge pas (plus tard, j’ai appris qu’il était bien un chaton né dans la rue, d’une mère abandonnée pleine). La pie s’envole en jacassant.

J’attrape le chaton précautionneusement et je rentre vite dans la voiture comme une voleuse. Je le garde contre mon cœur et je lui parle doucement. Il se calme. Il se plaint un peu.

J’échafaude aussitôt un plan pour le soigner, l’accueillir chez moi, bien évidemment, et ensuite donner une chance à ce petit ange.

Je regarde de plus près le nez et la bouche ensanglantée de cette pauvre petite misère. J’ai un haut le cœur… comment une telle odeur peut-elle se dégager de ce tout petit corps ? Je lui soulève délicatement la tête et là, j’ai une vision d’horreur. Le chaton est comme égorgé et la plaie, infectée, est bizarre. Je ne peux pas, je ne veux pas en voir plus. Mon cœur se serre à éclater. Vite, un vétérinaire !

Le chaton se laisse examiner, il semble à bout de forces.
« Il est vigoureux, vous savez, et courageux. Il faut le soigner et je le prendrai chez moi.« 
Regardez, me dit doucement la vétérinaire,
la plaie est infectée et profonde. Et il y a des vers… beaucoup de vers.
Regardez là, c’est enflé. Ce chaton est dévoré vivant, on ne peut plus rien pour lui.
J’ai insisté, en vain.
Regardez, il est épuisé, votre petit Ange.

La mort gagne encore une fois. J’ai promis à Ange de raconter son histoire pour que les humains comprennent qu’il faut stériliser les chats et les chattes, qu’il faut s’arrêter quand un animal appelle au secours, même si celui-ci pèse à peine 300 grammes.

Venus au monde pour souffrir et mourir ! Cette phrase résonne encore dans mon oreille, tant elle est vraie ! Le pire, c’est qu’une heure plus tard, j’ai rencontré du monde qui avait vu le chaton. Ces gens m’avaient observée quand je l’avais récupéré. Ils n’avaient rien fait pour lui ! « Pourquoi faire ? c’est la nature !  »

L’histoire ne s’arrête pas là : au cours de la journée, ce ne sont pas moins que deux autres cas semblables qui m’ont été soumis dans le cadre de l’association.

C’était une belle journée qui commençait bien, une belle journée comme tout un chacun aime en vivre. Il faisait enfin beau, nous allions nous retrouver en famille… et j’ai croisé la route d’un petit Ange.

  Laure, 1er juin 2019

Si vous voulez nous aider, n’hésitez pas : un don, une place offerte pour un animal en souffrance  ou en attente de trouver une famille pour la vie, l’achat de nos ouvrages les aventures humaines et félines des Chats libres de Nîmes Agglo tome I et tome II , le bénéfice est intégralement reversé à l’association. Quelle que soit votre aide, elle sera la bienvenue ! Nous avons besoin de vous !

Voyez ici comment nous aider : https://www.chatslibres.com/actualites/comment-nous-aider/

Nous ne serons jamais assez nombreux  pour renverser cette montagne d’indifférence qui écrase les chats de la rue.

Faites que Ange ne soit pas sacrifié en vain !

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