Nous sommes lundi soir. Il est 23 h 15. Demain, c’est la rentrée. Je me connecte sur Facebook. J’aime bien y lire les nouvelles et surtout regarder quelques photos mignonnes de chats avant d’aller me coucher. Là, un message de mon amie Nadine m’attend :
– Coucou ! T’es là ?
– Oui. Comment ça va ? Prête pour demain ?
– Non… je voulais te contacter, car sur la route du Mas Vedelin j’ai vu un chaton mort, tué par une voiture, et puis une heure après quand je suis repassée, j’ai vu qu’à côté il y avait deux autres chatons dans les buissons juste à côté !!! Je me suis arrêtée, mais pas moyen de les attraper !!! Pfff ! Je suis dégoûtée. Je n’avais rien ni pour les attirer ni pour les piéger !
Ils se sont cachés dans les buissons, mais ils ne sont pas partis. Je bloquais en plus la circulation et j’ai dû repartir… Depuis, je pense à eux, ça me stresse de les savoir là-bas. Il va leur arriver la même chose probablement… Ou ils vont mourir de faim dans l’indifférence… Quelle lâcheté ! Comment peut-on abandonner des chatons comme ça au bord de la route ?!!!
Forcément, je l’ai appelée… 7 minutes plus tard, nous étions dans ma voiture, en route pour le Mas de Vedelin. Piège prêt, pâtée prête, gants au cas où ils auraient été sauvages (mais d’après la description, il y avait peu de risques, cela ressemblait tellement à un abandon de portée de gens inconscients), lampe, papier journal, tissu pour recouvrir le piège : prêts !
Arrivées sur les lieux, j’ai commencé par déplacer la dépouille du pauvre petit chat dans les fourrés pour que d’autres voitures ne lui roulent pas dessus… Puis, Nadine et moi avons installé le dispositif de piégeage à l’endroit où elle les avait vus à 19 h 30. Arpentant la rue, j’ai commencé à miauler et quelques dizaines de mètres plus bas, deux petites boules de poils noires sont sorties en miaulant à leur tour. Même s’ils avaient un peu peur – ce qu’on comprend vu la situation – ils connaissaient visiblement les humains. C’était bel et bien une portée abandonnée dans la nature. À vue d’œil, ils doivent avoir 2 mois et demi… Le premier s’est laissé piéger sans problème.
Visiblement affamé, il n’a même pas réagi au bruit du piège qui se refermait sur lui. Le second est carrément entré tout seul rejoindre son frère quand j’ai rouvert la porte… Ils ont tout dévoré !!! Il est 00 h 30, nous allons pouvoir rentrer le cœur léger.
J’ai rarement vu un sourire aussi beau que celui de mon amie, visiblement soulagée de savoir que ces deux chatons n’allaient ni subir le même sort que celui de leur camarade ni rester à agoniser dans la garrigue, car c’est cela qui se passe quand on abandonne des animaux : ils ne se débrouillent pas tout seuls, encore moins s’ils n’ont jamais eu à le faire, étant chez des humains. Ils meurent, lentement, à petit feu, dans la souffrance et l’indifférence, ils meurent lentement de faim, de déshydratation, de blessures ou de maladie.
Voici Diabolo, chat de le rue mort d’une septicémie suite à une bagarre. La non-stérilisation des chats errants entraîne une surpopulation. S’en suivent bagarres, maladies, accidents quand ce n’est pas de la maltraitance.
Oh ! J’entends dire : « Mais c’est la nature ». Hé bien non ! Ce n’est pas la nature d’apprivoiser un chat et de le jeter à la rue sans apprentissage de la vie ! « Les chats se régulent tout seuls ». Non ! Ils meurent dans la souffrance et cela, c’est inadmissible !!!
Ici un chat de la rue que j’avais baptisé Mani (Joyau en tibétain), mal nourri, qui a vécu dans des conditions déplorables, mort d’une pancréatite. Pardon petit bout de n’avoir pas pu t’aider à temps…
Il faut stériliser ou donner une contraception aux animaux. Les refuges et les rues débordent d’animaux qui attendent un foyer. Faire faire des petits à vos animaux, c’est aussi condamner ceux qui ne seront pas adoptés à cause de vous et après, si les gens ont des chatons, c’est à eux de les gérer. Si au moins ils avaient le courage de les tuer eux-mêmes… « Oh, mais non ! C’est cruel ! » Hé bien, cela serait beaucoup moins cruel que de les laisser crever tout seuls. C’est quand même ces individus qui sont responsables de leur mort au final. Ils sont responsables de leur irresponsabilité. Oui, je suis colère. Bénévole en colère. C’est vous qui posez des problèmes mesdames et messieurs les lâches ! Ce ne sont pas les animaux, et pourtant ce sont eux qui en font les frais…
Les deux petits capturés lundi soir ont eu plus de chance que d’autres de leurs congénères. Ce sont de parfaits jumeaux que je n’arrive pas à distinguer tant ils se ressemblent. Ils sont adorables. Je le sais, car dans l’urgence, je les ai pris en famille d’accueil à la maison. Ils mangent bien, sont propres, dorment avec ma fille et ronronnent à tout va.
Le lendemain matin, mardi, avant de commencer mon travail, je suis allée piéger une chatte des rues qu’on m’avait signalée. En chemin, j’ai fait une halte sur un parking pour chercher ma route. Là, c’est encore un triste spectacle sur lequel je tombe : une colonie de chats errants que de bonnes âmes nourrissent comme elles peuvent. Je vois des adultes, des chatons aussi, visiblement certains sont mal en point, mais que faire ? L’association n’a plus d’argent, je viens de rentrer 2 chatons et je sais que les autres familles d’accueil sont surchargées…
Le cœur en peine, je repars et j’arrive chez la dame qui a fait appel à nous. J’attrape rapidement la chatte en question. Ouf ! Elle a l’air en bonne santé, c’est déjà pas si mal… Malheureusement, elle a mis bas il y a 3 / 4 semaines au fond d’un jardin, dans des cactus. Je décide d’aller jeter un œil quand même… Là, 4 chatons dorment cachés dans une gouttière à terre. Comme d’habitude, ils ont un bon coryza, des yeux qui coulent, des puces, probablement des vers… Je sais que l’asso est en difficulté, mais je les prends quand même pour une visite chez le véto. Tant pis, je mettrai les bouchées doubles pour vendre plein de calendriers ou ramener des sous pour payer la consultation et les médicaments, car ils auront forcément besoin d’un traitement.
De fait, ils sont infestés de puces, ont des vers, et pire, un énorme coryza qui a dégénéré en ulcère profond sur la langue. Ils ont besoin de soins intensifs plusieurs fois par jour et il n’est pas dit qu’ils puissent se nourrir seuls si jeunes et dans cet état.
Ils ne pourront pas survivre s’ils ne sont pas soignés. Demander à les faire euthanasier ? Les vétérinaires ne font pas d’euthanasie de complaisance et je ne peux pas prendre cette décision. Je craque. Je dis à la vétérinaire de donner le traitement le plus sûr pour eux, tant pis, je les prendrai chez moi… En moins de 24 h, je me retrouve dans la même situation que le mois dernier alors que je venais de réussir à placer les précédents : 6 chatons de plus à la maison en moins de 24 h, en plus de mes propres chats que je dois protéger pour qu’ils ne soient pas infectés à leur tour…
Chez le vétérinaire, j’ai croisé Fabrice, un bénévole que je connais ; une autre dame qui apportait un piège, très noble et discrète ; une dame qui amenait un chat qu’elle avait trouvé et qu’elle allait ensuite adopter après stérilisation et identification, un couple qui venait juste caresser leur chat en convalescence à la clinique. Que des belles personnes en somme ! Des anonymes qui prennent soin de leur animal ou d’un animal qu’ils ne connaissent pas. La colère de la veille avait soudainement disparu et j’ai ressenti un profond sentiment de reconnaissance, un véritable élan d’amour pour ces personnes. À vous tous, connus et inconnus, je tiens à dire un immense merci.
Voici un chaton de 3,5 semaines, abandonné en plein soleil au bord d’une route le 4 août 2013. Très malade, elle pèse 400 gr, ses yeux sont infestés de pus.
ici le même chaton, baptisée Vénus. Après 3 semaines en famille d’accueil chez nous, elle est en pleine forme et magnifique. Vénus a été adoptée lundi dernier par trois sœurs adorables.
La un chaton de 3,5 semaines, abandonné en plein soleil au bord d’une route le 4 août 2013. Très malade, elle pèse 400 gr, ses yeux sont infestés de pus.
et le voici le même chaton, baptisée Colombine. Après 3 semaines en famille d’accueil chez nous, elle est en pleine forme et magnifique. Colombine a été adoptée vendredi dernier par une famille adorable. Elle s’appelle maintenant Loupiote.
Les 6 chatons qui sont à la maison seront eux aussi proposés plus ou moins rapidement à l’adoption sous contrat de l’association Les Chats Libres de Nîmes Agglo, association que je remercie mille fois de m’avoir formée à sauver des vies et qui se démène chaque jour pour agir et trouver les ressources financières qui lui permettent seules d’agir. Sans argent, l’association ne peut rien faire !!!
Il n’y a pas de petits dons. Vous aussi, vous pouvez les aider à sauver des vies en faisant un don, en achetant leur calendrier, en venant chiner sur leur vide-grenier, en étant famille d’accueil, en adoptant, en devenant vous aussi bénévole, etc. Nous pouvons tous faire quelque chose ! Et pour commencer : ne restons pas indifférents !
LES CHATS LIBRES ONT BESOIN D’AIDE !!!
AIDEZ-NOUS A AIDER !!!
Anti.