Serions-nous devenus uniquement des passeurs d’âmes ?

La situation pour les chats devient catastrophique.

Non, ce n’est pas un ras le bol ordinaire où l’on dit : « Cette année est la pire que je connais ! »
C’est la réalité ! Nous tenons les comptes de nos actions, des stérilisations et des soins, et nous sommes tous les jours sur le terrain. Pas un jour où nous ne trouvons pas un chat en fin de vie. Pas un jour où nous ne trouvons pas un chat dans un état pitoyable, par manque de soins. Pas un jour où l’on ne nous appelle pour une chatte avec des petits abandonnés ou bien, simplement, pour des portées de chatons quelquefois nés il y a quelques heures à peine et jetés près des poubelles. Pas un jour où l’on ne nous abandonne un « stock » de chatons d’âges divers comme de vulgaires jouets cassés.. car bien évidemment, quand ils sont plus grands, ils ont « servi ». Entendez par là qu’ils ont rempli leur fonction qui était de distraire la famille. Et forcément, l’animal (n’en déplaise à certains) est un être vivant qui, tout petit, a besoin de sa mère et de bons soins pour grandir. Un chat, et un chaton de surcroit, n’échappe pas à cela.

Hier soir tard, un SMS arrive. « Bonsoir Laure, j’ai récupéré une petite chatte hier soir, qui vivait sur un terrain dont les propriétaires refusent de nourrir les chats pour qu’ils ne s’installent pas. Elle pèse 700 grammes, mais elle a les dents d’un chaton d’au moins 4 mois… Elle n’avale aucune nourriture, pas même du lait maternisè. Elle est dans mes bras tel un chiffon. Elle ne semble pas souffrir. Dès que possible, je l’emmène chez le vétérinaire. »

Malheureusement, je suis déjà couchée lorsque ce message de Marie-Thérèse me parvient, car je me lève tôt pour aller travailler. Aussi, je ne le vois que ce matin. J’appelle en urgence Marie-Thérèse :

 

 

 

 » La situation s’est aggravée dans la soirée. De toute façon, c’était trop tard… elle est morte cette nuit. Elle n’était pas nourrie par des gens qui ne voulaient pas être envahis en nourrissant dans une belle propriété. C’est pour cela que je l’avais mise à l’abri. Pour la requinquer. De toute façon, ils avaient signé son arrêt de mort. J’espère qu’elle repose en paix au paradis des chats car ici, c’est l’enfer.  »

Alors par pitié, aidez-nous ! Aidez les chats à survivre dans ce monde où la vie ne compte pas, surtout quand on est un chat ! J’ai récemment encore entendu :  » Les chats causent la disparition des oiseaux ». Un chat qui se débouille seul pour survivre s’y prend à 80 fois avant d’attraper l’oiseau. Mais les pesticides tant décriés, eux, ne sont pas cités ! Cela donne ainsi l’occasion aux chasseurs de tirer « par erreur » sur des chats et une fois « l’erreur  » constatée, la justification suit : « Ils attrapent les oiseaux et les lapins ». Les chasseurs, minoritaires dans ce pays, ont tout de même un pouvoir impressionnant sur tout un chacun !

Que dites-vous ? Les souris et les rats ? Vous croyez que les chats les chassent ? Non… pensez-vous !

Les personnes qui se plaignent de l’envahissement des chats, et c’est leur droit de ne pas en vouloir sur leur terrain, contactent le service d’hygiène de leur ville. La réponse est :  » Contactez les Chats libres de Nîmes Agglo ou un refuge ou… ».

Nous ne recevons pas un centime de subvention de la part des mairies. Mais en revanche, ce sont des milliers d’euros de nos impôts dirigés vers la SCAPA pour gérer le problème des animaux errants. La SCAPA ne tue plus les animaux dits sensibles depuis la loi de 2015. C’est bien, direz-vous ! Seulement, rien n’est fait ensuite !

La loi demande aux maires de gérer le problème des chats errants. Ils peuvent stériliser, mais n’y sont pas obligés ! Voilà comment on en arrive à avoir une surpopulation de chats, surpopulation alimentée par les habitants eux-mêmes, qui refusent de stériliser leurs chats, et qui ensuite déménagent et laissent sur place une bonne quinzaine d’animaux dont personne ne veut… mais qui continuent à se reproduire. Qu’à cela ne tienne : demandez aux Chats libres de l’aide ! La boucle est bouclée !

Les chats sont devenus le symbole de notre indifférence, de notre ingratitude et de notre incapacité à résoudre un problème qui nous avons nous-mêmes créé. Ajoutez à cela un assistanat général qui tue toute initiative individuelle : « Après tout, ce n’est pas mon chat, il y a des associations pour cela… Ah bon, il faut payer les vétérinaires ? Ah bon, ce n’est pas gratuit ?  »

Personne n’est responsable ! Il n’y a personne pour trouver de solution, même si on en propose une, personne pour payer ! Bref, le chat devient un nuisible que l’on ne va pas tarder à exterminer en masse et on va même trouver cela normal !

 

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