Samedi 25 avril 2015 :
Ce matin, une minette va être opérée. Cela fait plus de quarante-huit heures qu’elle a un bébé coincé en elle, alors que les deux premiers nés sont morts. autre récit Elle est donc sans protection, pas stérilisée. La négligence et le laisser-aller des personnes qui la connaissent sont la conséquence de cela. Un chat ne peut se diriger tout seul vers un vétérinaire ! Certains diront : il fallait que l’association s’en occupe avant ! Nous ne pouvons être partout à la fois et chacun peut agir sans nous attendre ! Il nous faut des bras et des euros ! Chaque jour est une course pour les deux. Une chance qu’Isabelle et Sylvie aient répondu à l’appel à l’aide. Elles sont toujours disponibles ou plutôt, corvéables à merci : dès que leur première journée pour gagner leur vie est finie, elles s’affairent à piéger ou à sauver des animaux comme cette minette. Merci à vous et à toutes les autres bonnes âmes pour toutes vos actions quotidiennes depuis plusieurs années.
Nos deux amies s’occupent donc d’attraper la chatte et de la porter chez le vétérinaire. N’oublions pas que la première portée pour une chatte est une épreuve qui peut être fatale plus souvent qu’on ne le pense. Espérons que la minette tienne le coup…
Une demi-heure plus tard, elles reçoivent un appel du vétérinaire. La chatte vient de mourir.
Nous n’oublierons pas le regard implorant la mort qu’elle leur a adressé lors de sa capture ni l’appel de la personne présente sur les lieux, appel passé non pas pour remercier les bénévoles, non pas pour demander des nouvelles de la chatte, mais pour réclamer sur un ton autoritaire le chèque de caution versé lors du prêt du piège à l’association, qui était destiné à piéger ladite chatte avant la mise bas (nous demandons un chèque de caution, car les pièges ont un coût. Ils sont entretenus régulièrement par Jean-Louis et sans la caution, nous ne les revoyons pas). Nous ne sommes pas des malhonnêtes ! Les bénévoles de l’association donnent de leur temps et de leur argent sans compter, juste pour sauver un animal innocent. Ici, pour ce petit animal souffrant la misère. Précision sordide : les mouches étaient déjà sur la chatte, car elle pourrissait vivante ! Voici le témoignage de Sylvie :
« Oui, cette pauvre chatte pourrissait vivante… nous n’avons pas exagéré. D’ailleurs, je l’ai trouvée grâce à l’odeur nauséabonde… Quel calvaire pour les petits morts et ce pauvre innocent accroché par le cordon pendant des heures. Il hurlait… Un être si petit, un nouveau né et déjà tant de souffrances… il était si touchant, ce petit bouchon. Il s’est arrêté de hurler quand j’ai pris dans ma main son petit corps en hypothermie. Il a pu goûter au moins quelques instants de douceur, de chaleur, de tendresse, de câlins. La mort dans l’âme, nous avons dû le faire euthanasier, car il était en trop mauvais état, selon le vétérinaire. » La maman chatte n’avait pas pu s’occuper de ses nouveaux nés, car elle-même était dans de telles souffrances qu’elle en est morte ! Et que dire de ce qu’elle a enduré : entendre ses bébés crier à l’aide et mourir devant elle les uns après les autres…
C’était sa première portée, elle ne connaîtra jamais un été. Elle avait à peine six mois, m’a dit Isabelle.
Alors pitié :
stérilisez vos animaux, aidez-nous à soulager ceux qui n’ont pas de maître ! Rejoignez ou adhérez à l’association, car ensemble, nous serons plus forts pour les défendre !
Les photographies d’illustration ne sont pas celles de la chatte, elles ont été prises lors d’actions similaires. Photos : Caroline H. et Chats Libres Nîmes Agglo.