Petite misère rencontre grand cœur

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Lundi 19 janvier 2015, à 10 h 54, le téléphone sonne : c’est un appel à l’aide.
« Il y a un chaton dans une boîte qui n’arrête pas de pleurer… Pouvez vous venir le chercher ? »
Je demande à la dame si elle peut le garder en famille d’accueil et lui explique que nous n’avons pas de place en ce moment, mais que l’association « couvre »  ce petit chaton le temps que nous puissions nous organiser. La dame répond :
« Non je ne peux pas le garder, j’ai déjà un chat qui n’est pas très gentil avec les autres et de plus, ce pauvre chaton est en très mauvaise état…
 Pouvez-vous me l’amener ?
Oui, mais pas avant demain soir… »
Toute la journée, mon esprit n’a pas pu se détacher de cet appel qui me tracassait : un chaton en mauvais état ! Enfin, arrive la fin de la journée de travail. Je rappelle la dame et lui demande si je peux passer le prendre le soir-même. Je pense qu’il faut que ce chaton voie un vétérinaire très rapidement. Je prends ma boîte de transport et monte vite dans le trambus, direction place Montcalm, à Nîmes. J’arrive chez la dame sous une pluie battante …
«C’était pas la peine de prendre votre boîte de transport…
Ah bon, pourquoi ? 
Je l’ai trouvé là, devant l’immeuble, dans une boîte de transport !»
J’entre et je découvre le chaton dans sa boîte. Il miaule à fendre le cœur. J’ouvre vite la cage et le prends dans mes bras. Et là… le choc. Le pauvre chaton n’a que la peau sur les os — j’en tremble encore en vous le racontant. Je ne sais pas comment le manipuler sans lui faire de mal.
« J’ai rentré la boîte chez moi, car les gens qui sortaient de l’immeuble donnaient des coup de pied pour la pousser plus loin… », m’explique la dame.

Personne ne veut de cet animal et le seul moyen qu’ils ont trouvé est de le « pousser » plus ou moins violemment afin d’éviter le problème… Je remercie la dame pour le chaton, que je dépose délicatement dans ma boîte bien douillette : il est hors de question que je le transporte dans la prison où il a vécu le rejet et la peur. Je prends les coordonnées de la dame qui, pour remercier l’association, fait un petit don. Merci madame pour ce geste ! Je rentre vite à la maison pour mettre ce petit cœur au chaud.
Joël, mon mari, n’est pas au courant de ce sauvetage. Il me demande :
« Tiens, c’est qui que tu as emmené chez le véto ? » Notez bien qu’ici, on ne s’étonne plus d’aller très souvent chez le vétérinaire !
« Personne encore, mais ce chaton ira en consultation demain, c’est sûr ! » Quand Joël aperçoit la pauvre petite misère, il se met en colère.
« Mais comment peut-on faire ça à un chaton ? »

Je pèse le petit animal : 680 grammes… Pour un chaton de 4 mois 1/2 , il devrait peser au moins 2 kilos ! Je lui prépare une bouillie AD et eau. Il se jette dessus et dévore le peu que je lui donne, puis je le place dans un couffin avec une petite couverture. Il est un peu froid, alors je le pose contre moi et le réchauffe. Ce chaton est une femelle. Elle n’a rien, mais semble n’avoir rien mangé depuis plus de trois jours et souffre sans doute de dénutrition.
Pauvre petite misère, plus de trois jours dans une boîte dans la rue, sans manger, à miauler, à avoir peur, prisonnière de la boîte à la merci des coups de pieds…

Aujourd’hui, petite misère à un prénom : Héra. Elle a bien repris après six jours de soins et d’amour. Héra a été adoptée et attend d’être tout à fait remise pour rejoindre sa nouvelle famille. Le 8 février 2015, Héra devenue Luna a rejoint sa nouvelle famille.
Pascale et Joël

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