Patoune croyait à son salut…

Patoune a été ainsi baptisé par Gisèle chez le vétérinaire.
Voyez son regard plein d’espoir : enfin une main secourable pour lui, le chat abandonné mort-vivant de la rue !

Mercredi, un SMS arrive parmi la trentaine d’appels à l’aide quotidiens que reçoit l’association.

« Bonjour, je vous contacte pour un chat qui est en train de mourir de faim dans une impasse à Nîmes. Je suis une amie de Nicole, qui m’a donné votre numéro. Ce chat a beaucoup de mal à manger et il maigrit à vue d’œil. Merci pour lui. »

Je ne suis pas trop inquiète, j’imagine que le chat a une bonne gingivite ou bien des dents qui le font souffrir. Il suffit de le soigner. Reste à trouver le moyen de payer les frais, car en ce moment, nous sommes dans le rouge et chacun y va de sa générosité ou tente de trouver un moyen pour renflouer les caisses. Mais là, il faut agir, et vite.

Nicole, à qui je fais part de nos difficultés, décide de participer au paiement des soins, comme font la plupart des bénévoles actifs actuellement.

Il nous faut trouver un vétérinaire. Nous imaginons déjà l’avenir du chat et pensons même à le faire adopter, car il se trouve que c’est un amour.

Mais tout cela n’arrivera pas pour lui, car bientôt nous parvient un nouvel SMS de Gisèle :  » Trop tard pour le chat, qui souffrait d’une tumeur buccale« . Suit un courriel de Nicole :  » Le minou a dû être euthanasié, tumeur buccale  trop avancée, il ne pouvait plus manger. Quelle tristesse ! Mais maintenant, il n’a plus mal. Je t’envoie sa photo, que j’avais demandée à Gisèle pour témoigner de la souffrance de la rue. Le pauvre, il était adorable… « 

Vous allez me dire : on ne va pas faire toute une histoire pour un chat ! Non bien sûr, sauf que ce jour-là, une deuxième bénévole a dû faire euthanasier un autre chat de la rue, souffrant lui aussi d’une tumeur buccale…

La rue est bien armée, sa faux est bien aiguisée.

Allez assumer moralement tout cela ! Pas évident.

Serions-nous partagés en deux dans cette société ? Ceux qui ont mal pour les animaux et ceux qui les ignorent ou en profitent ?

Toujours est-il que nous avons le cœur bien triste pour toutes ces vies sacrifiées à la souffrance et à la mort.

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