Ne me laisse pas souffrir, même si « je n’appartiens » à personne…

Christine P. m’a envoyé un mail le 14 février 2017.. J’ai tenu à le partager avec vous, car si « aider et aimer sont vraiment les plus beaux verbes du monde » (Bertha Von Suttner – première femme prix Nobel de la Paix en 1905), Christine les a utilisés pleinement… selon son habitude, dans la plus grande discrétion. Je les dévoile en vous présentant cette histoire.

« Je rentre « des Magnolias », où je suis intervenue à la suite d’un appel de M D. me signalant un chat en souffrance.
 En sortant la voiture de leur garage, ils l’ont vu se traîner pour passer sous la grille et aller se réfugier sous une voiture. Il se traînait comme il pouvait. Il avait été percuté rue Siegfried, derrière Les Magnolias, à Nîmes.

 Comme ils avaient un rendez-vous important, Madame a demandé à son mari de me contacter sur mon portable. Ils pensaient que c’était ma protégée, mais de loin, ils n’en étaient pas trop sûrs.
J’y suis allée tout de suite avec ma boîte de transport. Je l’ai effectivement trouvé tapi sous une voiture. 
Avec ma souplesse de mémère à chats, je me suis couchée sur le bitume et là, cette pauvre bête m’a regardée et s’est sauvée en traînant sa souffrance…
 m’offrant une vision d’horreur, comme tu te doutes.

J’ai demandé de l’aide à M X., qui rangeait les poubelles. Lui peut courir et se baisser. A l’aide de ma veste et d’un linge, nous l’avons finalement capturé. Pas trop de sang, mais un peu ; c’est presque pire…
Je suis partie chez mon vétérinaire avec ma boîte de transport…

Bilan : pas tatoué, pas identifié et pas stérilisé, bien sûr… C’est un magnifique matou tigré genre Ugolin, mais à poils courts. 
Après auscultation, il s’est avéré que son arrière-train était totalement insensible. Il portait des contusions sur la bouche, une oreille et une patte arrière. J’ai demandé conseil. La vétérinaire m’a dit qu’il n’y avait aucun espoir. Même s’il s’était agi d’un chat de propriétaire, elle n’aurait pu faire autre chose. Je lui ai demandé de ne pas le laisser souffrir, et quand elle a évoqué la SACPA, je lui ai dit que je voulais que ce soit eux qui endorment l’animal et procèdent à l’incinération. Il n’était pas question qu’il souffre un peu plus longtemps et je voulais qu’il bénéficie du peu de douceur qu’il avait. C’était mieux qu’il s’endorme dans ma veste, plutôt qu’ailleurs dans une pièce, où on l’aurait laisser crever, ou pendant le transport. 
Voilà le début de ma journée…

Je suis triste pour ce magnifique animal et en colère contre le connard qui l’a percuté, et ceux qui ne l’ont pas identifié…
Ce n’était pas mon chat, mais c’était UN chat errant comme ils disent, ou sauvage, comme ils disent aussi.
Je lui ai fait un petit câlin avant de le quitter. 
Il ressemblait à cette photo, avec une oreille un peu dentelée.
Tu vois, j’ai eu un peu honte de ressentir du soulagement en voyant qu’il ne s’agissait pas de ma protégée, ni l’un des deux autres tigrés des Magnolias.
Et quand je l’ai vu se traîner comme une misère, tout cela n’a plus revêtu aucune importance ; j’ai agi pour lui, sinon il serait mort sous une voiture et éliminé comme un vulgaire déchet une fois retrouvé. 
Cela fait à peu près un an que je me suis battue pour sauver un chat de la connerie de certains. L’association m’a aidée et ma copine Perle est toujours là…

Je suis tellement dépitée de ne pas avoir réussi pour lui… mais là, il était trop tard.
C’est la dure réalité, tout ne peut pas être fait, mais ce qui l’est n’est plus à faire…
J’ai récupéré ma cage et ma facture…
Ce pauvre Léo avait aussi le cœur brisé et donc une hémorragie interne ; il serait mort dans la journée.
Le choc a dû être violent… De toute façon, contre une voiture, personne ne fait le poids.
Eh non, les chats n’ont pas plusieurs vies. 
Alors, s’il n’avait pas d’identité dans la vie, j’ai demandé à ce qu’il en ait une dans la mort. Il a donc été enregistré sur ma fiche avec le prénom Léo. 
Il avait entre trois et cinq ans…
Il n’était pas mon chat, mais finalement il l’est devenu ; j’aurais préféré que cela se fasse en d’autres circonstances, et surtout avant…

Ma rencontre furtive avec ce minou n’est peut-être pas le fruit du hasard !
Elle ajoute une motivation supplémentaire à continuer. Et ça, c’est grâce à toute l’équipe des Chats Libres de Nîmes agglo… »
Février 2017 – Christine P.
PS : « Dis leur, me rappelle Christine, que la deuxième photo est tout simplement la litière de ma vieille minette. Peux-tu préciser que c’est une note d’humour que ma Pupuce m’a laissée dans sa litière le soir de la St Valentin, si çà ce n’est pas de l’amour : un pipi en forme de cœur !!!. Me voilà à 23h59 le 14 février à prendre une photo de la litière… »
La vie continue …

Articles recommandés