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« J’ai une chatte qui a dû se faire prendre, pouvez-vous m’aider pour la stériliser ? » Voici en résumé un appel banal, habituel. Ce qui l’est beaucoup moins, c’est la suite. Dans ce genre de situation, nous conseillons de faire vite. On peut opérer une chatte avant qu’elle mette bas. Il est recommandé de le faire si on ne peut pas assumer les petits à venir. La personne réfléchit et nous dit : « Non non, je les placerai facilement, je vais me débrouiller… « Mais bien sûr ! Les chatons trouveront preneur rapidement, mais seront jetés tout aussi rapidement à la moindre suspicion de coryza ou « d’allergie providentielle » par l’un des propriétaires… et ils seront priés de laisser place nette. Le dernier en date avait 6 semaines : il a eu l’honneur de plaire à peine deux jours… et puis hop, à la rue ! Un chat cela se débrouille tout seul… Nous expliquons à la personne la difficulté de placer correctement les chatons. Si elle ne réussit pas, comment va-t-elle les assumer, alors qu’elle a besoin d’aide pour stériliser son unique animal ? Tout ceci est balayé magistralement d’un simple revers de main : « Moi, je respecte la vie ! » Serions-nous des monstres de vouloir empêcher ces êtres en devenir de voir la lumière du jour, alors que tant des leurs périssent misérablement dans les rues ? |
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Le temps passe. Nous n’avons plus de nouvelles. Puis, un matin, très tôt, Pascale m’appelle : « Andrée vient d’apprendre qu’une chatte a été mise à la porte à quatre heures du matin avec ses chatons de quatre semaines. Nous allons les chercher. » Pascale et Andrée piègent inlassablement depuis près de 18 mois. Ensemble, elles ont capturé plus d’une centaine de chats. Elles en ont sauvé de la mort des petits et des grands, des malades et des torturés ! Tout ceci avec l’aide d’Olivia, de Jean-Denis et d’Emma, une véritable équipe de choc ! Ils sont ainsi à Nîmes et dans l’agglo : des dizaines de piégeurs à œuvrer dans l’ombre. Discrets, efficaces, ce sont les anges gardiens des laissés pour compte. Félins ou pas, peu importe, ils sont là ! |
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Une dame de l’immeuble, solidaire de l’association, décide de chercher et de fouiller le quartier, car les chatons ne se sont pas éloignés de leur mère tout seuls. Elle veut les trouver avant qu’il ne soit trop tard. Le temps passe et toujours rien. La journée s’étire, la chatte est amorphe, triste. Nous mettons en place le circuit qui va permettre de stériliser la chatte, de la conduire dans sa famille d’accueil. Le lendemain, la minette a les mamelles gonflées de lait. Nous ne savons quelle décision prendre, car au fond de nous, nous espérons encore un peu. Et le miracle a lieu ! Des appels étouffés de chatons ont été entendus, ils sembleraient provenir d’une cave. Cette cave est condamnée, mais il reste des trous suffisamment grands pour y jeter tout et n’importe quoi. N’importe quoi et même des chatons. |
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Nous perçons une ouverture pour les retirer de cet endroit hostile et nous les ramenons à leur maman. Aussitôt, les chatons se jettent sur le ventre de leur mère, affamés. Nous avons pu reconstituer l’histoire : le propriétaire a sorti les chats au petit matin pour une raison inconnue et a jeté les chatons dans la cave. Pourquoi ? La chatte est reste près de la cave où se trouvaient ses chatons, car une chatte n’abandonne pas ses petits. Quand nous sommes intervenus, les chatons n’ont pas fait de bruit, car leur mère leur a appris à se cacher et à se taire si elle n’est pas auprès d’eux. Ensuite, nous aimons à penser que le propriétaire, taraudé par le remord, a signalé les chatons… Le problème est que rien n’est résolu, si ce n’est l’avenir de la minette et de sa progéniture, car nous savons pertinemment qu’un nouvel animal va prendre la place vacante de la chatte et que tout va recommencer… sans que nous puissions l’empêcher, du moins pour l’instant, car nous n’avons pas encore dit notre dernier mot ! Nous luttons pour que la stérilisation des chats libres, recommandée depuis janvier 2015, soit effectivement mise en place par les mairies. Nos impôts, pendant des décennies, ont suivi le chemin de la fourrière, donc celui de la destruction massive d’animaux errants. Cela ne serait donc que justice que de nos jours, avec nos impôts, on stérilise les chats errants. |