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Quelques heures avant le week-end, une personne signale à l’association un chat maigre se trouvant dans un tuyau d’évacuation. Allongé sur le flanc et le dos, il tremble. Il ne bouge pas. Grâce à une chaîne de solidarité de plusieurs bénévoles qui s’est immédiatement constituée, le chat est amené en urgence chez le vétérinaire. Il est non identifié, non stérilisé.
Diagnostic : outre de multiples ecchymoses, son bassin est fracturé. Il crache, épuisé de douleur. Son corps ne le porte pas, car il a perdu beaucoup de masse musculaire. Depuis quand était-il là ? Au regard de son état général de grande faiblesse et de son impossibilité de se mouvoir, le remettre à la rue signerait pour lui son arrêt de mort. Nous décidons de « pousser les murs », en espérant que son état de santé s’améliore et qu’il « passe le week-end ». Vendredi soir : sa tête semble porter le poids du monde. Son regard est las. Nous osons à peine le toucher, par peur de lui faire mal. Samedi matin : première victoire ! Il lippe la pâtée déposée sur la cuillère, ce qui lui demande un grand effort. Mais la joie cède rapidement le pas à l’inquiétude, car le coussin sur lequel nous l’avons déposé est imprégné d’urine… serait-ce une séquelle neurologique ? |
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Dimanche matin : nous apercevons une petite lanterne d’espoir au bout du chemin obscur : un pipi dans la caisse.
Nous le retrouvons installé entre le meuble et le mur. L’endroit, certes, ne s’avère pas être de tout confort, mais nous le laissons choisir le lieu où il se sent en sécurité. |
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Il est faible, mais il mange avec appétit dans la cuillère. Il redresse sa tête et nous regarde d’un regard doux et résigné. Il accepte une gratouille sur la tête et émet un petit miaulement. Il semble nous dire : « Excuse moi pour le dérangement…« . Il boit un peu, mais n’accepte que la main comme récipient et nous lèche les doigts en signe de merci.
Dimanche soir, il abandonne sa tête, confiant, dans notre main. Son souffle est un peu plus soutenu et ses ronrons plus affirmés. Guevara s’avère être un chat pas du tout agressif. Nous espérons que son état s’améliorera au fil du temps. Une fracture du bassin sans complication demande plusieurs semaines de convalescence, au calme, en limitant un maximum les mouvements. Sa convalescence va être longue et il devra revoir sans doute plusieurs fois le vétérinaire et recevoir des soins. Mais nous espérons pour lui une famille aimante pour la vie quand il sera remis. Nous voulons croire à sa bonne étoile. Voilà une histoire comme nous en vivons tous les jours, avec dans notre cœur la honte et le regret de tous les chats que nous remettons à la rue dans cet état par manque de place. Aucun nom de bénévole n’est cité ici, car nous voulons que Guevara porte haut l’image de ce que vivent les chats de la rue. Si vous ne devez retenir qu’une chose de ce récit c’est GUEVARA, le chat qui souffre dans la rue passante et qui doit attendre de longues heures, voire des jours, avant que quelqu’un ouvre enfin les yeux sur lui, prenne son téléphone et appelle à l’aide ! Juste un coup de fil ! Même cela, c’est beaucoup demander de nos jours pour les chats dits libres — et nous le répétons — : libres de souffrir et de mourir dans l’indifférence générale ou presque. La suite de son histoire est à venir, bien évidemment. |
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9 juin 2018 : Ça y est ! Guevara a accepté de dormir sur une couverture confortable ! Il va un peu mieux, dévore et surtout fait confiance à la personne qui s’occupe de lui.
Nous avons découvert qu’il avait aussi une patte cassée en plus de son bassin… nous avons donc pris rendez-vous chez le vétérinaire pour le faire opérer. |
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