Grisaille, reflet de notre société

grisaille-coussin Grisaille est une jeune chatte de 2 ans environ, mais elle parait 6 mois de par sa taille. Elle a mis bas dans une cagette, sur un sac plastique… le tout dans un caniveau. Elle n’avait rien d’autre pour protéger ses 2 petits. Deux bébés de 2 jours, les yeux fermés, le cordon ombilical encore attaché. Deux bébés blancs qui ne vont pas survivre. Deux bébés à nourrir alors qu’elle-même n’a rien à manger…

Grisaille, comme la couleur de son pelage,  comme la couleur de sa vie de chat de rue, comme la couleur dont Nîmes repeint les espérances de stérilisation des chats errants, malgré l’arrêté du 15 janvier 2015.

Grisaille, notre minette, a été sauvée grâce à une formidable chaîne de solidarité de personnes toutes impliquées quotidiennement pour l’association en plus de leur travail, ce qui n’est pas toujours simple à concilier !

7 heures sonnent : il y a pas d’heure pour l’association ! Annie, déjà à pied d’œuvre, me contacte : « Une chatte a fait ses bébés ! Est-ce que tu connais un endroit où les mettre pour qu’ils soient en lieu sûr ? » Ben non, je ne sais pas… Trop d’appels à l’aide et pas assez de maisons qui sont prêtes à ouvrir leur porte pour un chat ou chatte de la rue. En effet, un chat nouveau, cela ne plait pas aux maîtres félins des lieux ! Seriez-vous prêt à laisser un intrus entrer chez vous, ouvrir votre frigo et le piller car il est affamé ? Affamé vous comprenez bien, mais c’est votre frigo, ensuite vous le laisseriez squatter votre lit ? Il est fatigué… Ok, mais c’est votre lit ! Eh bien, les chats ont les mêmes réactions. En revanche, si on prend patience, petit à petit, tout le monde apprend à vivre ensemble et même si ça n’est jamais le grand amour, cela peut devenir l’entente cordiale. De toute façon, les chats en accueil sont adoptés un jour ou l’autre et le chat de la maison reste victorieux et fier de lui, car il est bien l’élu de votre cœur.

Revenons à notre minette : après quelques appels pour trouver une place, Marie-Claude dit : « OUI »  Ouf ! J’ai de plus en plus de mal à oublier les chats pour qui nous n’avons pas pu faire quelque chose, je sais combien  leur vie va être misérable. La journée sera belle, la minette va avoir un abri.

jean-lu-grisaille On transporte la chatte chez le vétérinaire pour les premiers soins et le diagnostic, et ensuite chez Marie-Claude. Là, en fin de journée, la chatte ne va pas mieux. Elle est extrêmement faible. Elle a besoin de soins. Pourtant Marie-Claude est aux petits soins et ne ménage ni les caresses ni les bonnes pâtées bien reconstituantes.

Petit à petit, Grisaille reprend des forces, elle a été à deux doigts de perdre la vie. Son histoire a ému Jean-Luc, un ami de Marie-Claude. Cet après midi il lui a apporté un beau coussin rouge, rouge comme la vie, une caisse de transport, un bac à litière avec des sacs et une pelle, des gants chirurgicaux, de la lotion désinfectante pour les mains, des boîtes de pâtée protéinée, du parfum pour chat et des alèses jetables !

affaires-grisaille Les Chats Libres de Nîmes Agglo sont une grande famille composée de personnes qui ne se connaissent pas forcément toutes entre elles. Beaucoup restent anonymes, mais toutes ont la même envie de défendre la vie des chats en particulier et la vie tout simplement ! Bravo et merci à vous tous !

La ville de Nîmes et sa municipalité devraient être fières de leurs concitoyens et devraient les entendre un peu plus lorsqu’ils essayent de leur parler des chats de la rue. Pour le moment, aucune réponse malgré nos courriers. Plus nous serons nombreux à agir, plus nous serons nombreux au sein de l’association en tant qu’adhérents, plus nous aurons de poids. Bientôt arrivera le jour où nous serons trop nombreux pour être ignorés, voire méprisés comme nous le sommes actuellement !

Donnons une voix forte et audible aux chats de la rue…

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