Fernand, la vie d’un chat de la rue, suite et fin

Fernand est un chat de la rue. Abandonné il y a quelques mois, il a la chance de se trouver dans un village et surtout dans une rue relativement calmes, où quatre personnes veillent sur lui. Tous ceux qui sont sensibles à la misère animale dans la rue, ceux qui essayent d’améliorer le sort de ces chats connaissent la frustration de ne pas pouvoir prendre chez eux un chat de plus, mais ils sont tellement nombreux que même leur maison ne sera jamais assez grande… Alors, tous ensemble, nous essayons de soulager leur quotidien ; et si, par miracle, on trouve un adoptant, c’est le bonus !

Nous allons suivre la vie de Fernand, qui a reçu son nom en référence à l’endroit où il vit : la rue Fernand Granon. Nous vous donnerons régulièrement des nouvelles de ce chat, symbole de milliers de laissés pour compte, ici à Nîmes, ou  ailleurs. En général, on ne les voit pas, on ne les connait pas et ils sont ignorés de la plupart des habitants des villes.

Regardez les yeux de Fernand ! Essayez de comprendre ce qu’il veut dire… encore un petit effort… voilà, vous y êtes ! Il suffit de prendre quelques secondes et subitement, cela devient tellement évident ! Fernand est un être sensible plein d’espoir. Il espère, comme vous, un monde meilleur.

Bonnes fêtes !

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7 décembre 2016 – Le gentil Fernand est revenu de chez le vétérinaire, qui lui a diagnostiqué un ulcère au fond de la langue, qui l’empêchait de déglutir et de manger. Il souffre aussi d’une grosse inflammation des gencives, due au calicivirus qui le fait baver. Il n’a pas atteint le seuil critique, bien heureusement !

Il a reçu deux injections d’anti-inflammatoire et d’antibiotique, qui doivent bien calmer la douleur pendant plusieurs jours et stopper l’infection. Ce n’est pas un traitement très onéreux.

Je devrai le surveiller régulièrement pour prévenir une rechute avec l’aide les voisins, qui ont été soulagés de le savoir de retour avec toutes les chances de voir son état s’améliorer rapidement. Déjà, en rentrant ce soir, je lui ai donné l’une des boîtes de pâtée hyperproteinée, que j’ai achetées pour lui chez le vétérinaire. Il a pu tout avaler…

Je ferai aussi des photos de son box « aménagé », en polystyrène, installé dans la jardinière du voisin au bout de la rue. Il y est bien à l’abri et tranquille. Espérons que son histoire touchera une famille qui craquera pour l’adopter… Il est vraiment adorable et s’est laissé manipuler par le vétérinaire sans une once d’agressivité ! Il ne demande qu’à être choyé.

Pour l’instant, nous sommes quatre familles à veiller sur lui et à lui assurer le couvert, les soins et un abri correct.

15 décembre 2016

15 décembre 2016 :

Voici un petit message donnant des nouvelles de Fernand !
Il semble être à peu près stabilisé au niveau de son calicivirus.
Hier soir, il a bien mangé, sans trop de difficultés. Mais ce matin, il bavait encore.
J’ai craint un moment qu’il ne veuille rien avaler, mais finalement, après un temps de « mise en route », il a tout fini.
Quoi qu’il en soit, pour lui, les croquettes et les aliments solides ne sont plus possibles.
Je lui ai acheté des terrines et des mousses que je mélange : dans ce cas, il finit tout !
Tant qu’il a envie de manger et de « tenir », cela ira.

Maintenant, il a son propre loft tout confort, qu’il apprécie beaucoup, car il y dort tous les soirs et y passe beaucoup de temps en journée.
Les voisins savent où le trouver et viennent le voir pour le caresser ou lui donner un pochon.
Je sais que de toutes les façons, je devrai le ramener tôt ou tard chez le vétérinaire si vraiment cela ne va pas.

25 décembre 2016 :

Hier après-midi, nous avons pu terminer et mettre en place un deuxième abri pour Fernand en guise de cadeau de Noël !
Pendant que certains s’affairaient à savoir quoi « baffrer » pour le réveillon, nous fixions des parois et vissions des charnières pour le bien-être d’un chat… à chacun ses priorités !

 

Chatière dans le portail

 

Nous avons ensuite tout installé chez la voisine, qui attendait cette niche avec impatience.

Elle avait hâte, comme nous, qu’un abri sécurisé, opérationnel et accessible depuis la rue par une chatière aménagée à travers son portail soit enfin installé dans sa cour.

Il y a la possibilité de laisser ouverte ou fermée la porte vitrée de la niche, qui est composée de deux parties. Le couchage est tout au fond !
Ci-joint des photos des étapes de l’aménagement.
Si cela peut inspirer d’autres bricoleurs…

De cette façon, on peut mettre un chat de rue à l’abri sans difficulté, sans l’avoir en permanence avec soi dans la maison.

Fernand espère trouver une famille tout de même. Si vous vous dites ce chat est pour vous, contactez le 06 11 76 12 95.

Fernand en paix

 

Fernand sous son olivier
Samedi 27 mai 2017.

C’est un bien triste jour que ce samedi pour Élisabeth, Hélène, J.P. et moi.
Le gentil Fernand nous a quittés ce matin, endormi par le véto, sans souffrance et pour toujours, blotti entre nos mains.
Nous aurons tout tenté pour l’aider à tenir le coup le plus longtemps possible avec sa maladie ; mais alors qu’il avait parfois des périodes heureuses et sans trop de mal, il rechutait invariablement, vivant des jours difficiles pendant lesquels il bavait beaucoup. Il avait alors du mal à s’alimenter et ne pouvait plus faire sa toilette, tellement sa langue lui faisait mal…

Par deux fois, il a reçu des injections d’antibiotiques et d’anti-inflammatoires puissants, dont l’effet ne durait pas aussi longtemps qu’espéré. En étant positif au FIV, ce n’était pas très surprenant. Mais chaque jour de gagné lui procurait, malgré tout, des moments de vie heureux qu’il n’avait jamais connus, ce qui devait rendre son mal plus supportable… Je crois sincèrement que c’est en grande partie pour cela qu’il a pu tenir, alors même qu’il était condamné.

La semaine dernière, Élisabeth est partie en voyage quelques jours et je m’en suis occupé avec Hélène. Son état était stationnaire ; puis il a repris du poil de la bête, aidé en cela par un nouvel anti-inflammatoire local qui l’a bien soulagé au bout de quelques jours : ce fut alors une semaine idéale, comme il n’en avait pas vécue depuis un moment.. Enfin, s’écoulaient des journées paisibles et heureuses pour lui… et pour nous !

Passer chez Élisabeth pour s’en occuper tous les jours a été un vrai moment de complicité partagée. Visiblement, il ne souffrait pas, ne bavait plus, avait retrouvé l’appétit et avait même passé du temps à jouer avec moi, tout en me gratifiant de gros gâtés sur les genoux pendant que je le nettoyais avec son gant de toilette, pour le soulager au mieux et le rendre propre. Hélène et moi étions confiants !
Il était adorable ! Il profitait de Sa maison, de Son couffin, du soleil chaud enfin arrivé et des moments paisibles de la vie avec bonheur, celui qui se lit dans le regard des chats insouciants et heureux !

Il a tenu neuf mois depuis son SOS de la rue… neuf mois de bonheur à nos côtés. Nous lui aurions donné l’éternité. Comme tous les chats sortis de la rue, il avait compris que nous veillions sur lui et qu’il avait enfin trouvé sa famille, ainsi qu’une maman formidable qui est très en peine, ce matin, d’avoir perdu si vite son petit protégé. Comme nous tous.

Il a été très brave de supporter si longtemps et tout seul sa condition avec sa maladie, puis ensuite les soins auprès de nous. Il y a eu des hauts et des bas ; et très récemment, il est arrivé au bout et ce, malgré tous nos efforts.
Il nous a fallu, dans un dernier élan d’amour, nous résoudre à le faire partir au moment opportun, avant que cela ne devienne trop dur pour lui.
Il est à présent apaisé et libéré de tout.

Je suis sûr qu’il veillera sur nous à son tour et particulièrement sur Élisabeth, depuis sa colline en garrigue qui domine tout le village et où il repose, au pied d’un olivier sauvage.

Sois enfin en paix mon gentil Fernand, tu l’as bien mérité !
Nous ne t’oublierons jamais.
J.D. et J.P.

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