Fantômette l’insaisissable ou le mystère du toit et son adoption !

Sur un toit, un chat, ou plutôt un frêle chaton.

Pour le moment tout semble presque normal, sauf que le petit chaton hurle, mais ne peut ou ne veut pas descendre.

Pour une raison inexpliquée, la mère chatte a descendu l’autre chaton en laissant celui-ci sur le toit de la mairie (le second chaton, une adorable petite Manie, a été piégé et pris en charge en vue d’une adoption via l’association).

La mairie demande de l’aide à l’association, car malgré toutes les bonnes volontés sur place pour le faire descendre (services techniques, PM, pompiers…) rien n’y fait : le chaton « disparaît » sur le toit en quelques secondes. Le toit se compose de plusieurs épaisseurs de tuiles non déplaçables, qui constituent une succession de galeries et cachettes pour un frêle chaton.

Pendant près de trois semaines, les apparitions du chaton se succèdent tôt le matin, voire parfois le soir… puis il disparait.

Au fond, on aperçoit Elodie sur le toit.

Elodie, Sylvie, ainsi que d’autres personnes bénévoles viennent aider. De nombreuses stratégies sont appliquées sur place. En vain : le frêle chaton « disparaît » sur le toit.

Quand il se montre, ses miaulements fendent l’âme. Il fait chaud, très chaud, et si nous ne sommes pas classés en canicule, il n’empêche que des températures telles que 37°C en journée et de 27°C la nuit rendent difficile la survie du frêle chaton.

De nombreux stratagèmes sont mis en place pour l’inciter à descendre : pose de planches avec l’aide des services techniques dans la cour sécurisée de la mairie, pause d’un long plaid en bord de toit par l’amie d’Elodie, pauses de pièges sur le toit en pente… sans résultat.

Changement de tactique. Une maman chat, normalement, se bat bec et ongles pour ses chatons.

Il est décidé de piéger maman chatte, que nous avons fini par identifier après avoir mené une enquête auprès du voisinage et du personnel de la mairie.

Elodie installe et visse savamment des planches et des chaches sur toutes les ouvertures et passages possibles de la cour désaffectée où la maman chatte a ses habitudes.

Une nouvelle équipe arrive et nous obtenons l’aide précieuse d’Adrien. A la lumière de nos portables, nous pénétrons dans la grande cour désaffectée. Dès lors, commence une odyssée comme un peut en lire dans Le Club des cinq, afin de tenter de piéger la maman qui, jusqu’ici, a toujours ignoré nos stratagèmes.

Au bout de plusieurs longues heures, acculée dans une cavité et attirée par l’odeur alléchante de la pâtée, la maman capitule et rentre dans le piège.

Le lendemain soir, les pièges et la maman dans sa caisse de transport sécurisée sont montés à la force des bras et de la précieuse échelle d’Elodie, dans l’espoir que la maman chatte appelle son petit et que celui-ci rentre dans le piège.

La cage est déposée chaque soir, mais rien…
Élodie finit par boucher tous les endroits susceptibles de servir de cachette et le chaton n’a d’autre issue que de rentrer dans la cage pour manger !
Enfin, le chaton est pris !

Bien au frais chez Elodie, il se refait une santé avant de rejoindre une famille d’accueil.

Les bénévoles sont plein d’espoir, tôt le lendemain matin, à la vue, depuis la rue, de la porte baissée… espoir de courte durée, car… pas de chaton dans le piège !

Le mystère du frêle chaton qui miaule toute sa détresse, puis « disparaît » tel un fantôme perdure.

Les bénévoles, des employés de la mairie et, côté rue, des riverains lui envoient à manger et à boire.

Les allers et retours des bénévoles ne se comptent plus de jour comme de nuit. Elodie, qui n’est pas du village, descend plusieurs fois par jour avec son échelle rangée dans le coffre de sa voiture.

Ce sauvetage s’avère plus difficile que nous le pensions. Il va s’étaler sur près de trois longues semaines, qui nous paraitront une éternité.

Notre collègue et son conjoint, présent lui aussi plusieurs soirs d’affilée, rognent sur plusieurs jours de leurs vacances et leur location dans l’espoir, chaque soir, que le chaton se montre.

Nous changeons encore de tactique. Le chaton s’affaiblit et se montre de moins en moins. Il est vital qu’il reprenne des forces. Nous décidons de mettre un maximum de nourriture riche pour le remplumer sur une semaine.

Nous passons régulièrement à la mairie. Le stress commence à nous gagner, car depuis plusieurs jours, il n’est plus au rendez-vous matinal de Sylvie G. Nous craignons le pire et commençons à nous préparer à une funeste découverte.

L’espoir renaît avec un SMS matinal de Sylvie G, aide précieuse pour ce petit chaton. Il est là, il miaule fort, il hurle même !

Toutefois, les hurlements du chaton à certaines heures diurnes ou nocturnes commencent à exaspérer certains riverains. D’autres nous pressent, pensent que nous n’allons pas assez vite et doutent de notre efficacité et de la légitimité de nos pièges sur le toit. Certains autres s’organisent hors la cour de la mairie…

Il faut faire vite avant qu’il ne lui arrive malheur car ce petit chaton ne connaît de sa vie que ce toit. Essayer de l’attraper juste à la main ou par tous moyens dans la rue représenterait pour lui un indéniable danger : passages rapides de voitures, véhicules stationnées avec leur moteur allumés, lieux inconnus… Il ne connaît pas la main de l’homme.

Elodie rentre avec une nouvelle stratégie mûrement étudiée pendant ses quelques jours de vacances rognés.

Une nouvelle montée sur le toit est organisée. Elodie bouche avec de nombreux plaids et du gros scotch toutes les entrées possibles, car nous venons juste de voir le frêle chaton qui, à son habitude, disparaît sous les tuiles. Mais cette fois-ci, nous entendons le bruit de ses pas.

La nuit commence à tomber. Nous sommes quatre dans la cour de la mairie, la respiration au bord du cœur. Un bruit métallique retentit. Nous n’osons y croire, pourtant il nous semble bien apercevoir depuis la rue une silhouette sombre.

Enfin, le chaton est pris ! Nous laissons exploser notre joie. Nous avons tous les larmes aux yeux et le cœur qui bat fort.

Bien au frais chez Elodie, il se refait une santé avant de rejoindre une famille d’accueil.

Frêle chaton est une petite femelle que nous avons baptisée Fantômette, comme l’héroïne de la bibliothèque rose.

Elle ne présente aucune agressivité envers la main humaine, mais va avoir besoin d’une montagne de câlins et d’attention bienveillante pour lui donner foi en sa nouvelle vie.

L’association des Chats libres de Nîmes Agglo remercie la mairie de MARGUERITTES : Monsieur le Maire, Monsieur le premier adjoint, ainsi que tous les employés qui se sont investis.

Nous les remercions de nous avoir fait confiance et laissé le temps de piéger le chaton sans lui faire mal.

Nous adressons un grand MERCI à Elodie, Adrien, Les Sylvie, ainsi que toutes les personnes bienveillantes qui sont venues aider sur place en donnant de leur temps pour sauver Fantômette.

(2 septembre 2019).

Fantomette, rebaptisée Plume, a été adoptée.

Merci à Emilie qui a eu la patience de la sociabiliser et a fait d’elle un amour de minou !

Articles recommandés