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MARGUERITTES – Voici quelques mois, des personnes résidant dans une même rue ont demandé de l’aide à l’association, dont les membres se sont retrouvés pantois face à cette situation quelque peu inattendue : des «chats-champignons» étaient sortis sans crier gare de leur joli gazon. Trois adultes (deux chattes et un mâle sociables) avaient pu être stérilisés et deux chatons placés et adoptés. Quelques semaines plus tard, l’une des gentilles femelles a disparu. Puis, deux de ses quatre chatons, très familiers, sont venus mourir devant la porte de la dame que nous avions aidée. Il a suffi de passer dans la rue une fois pour localiser le foyer d’origine de ces pauvres hères. Tous avaient la même physionomie : maigres, voire très maigres (sacs d’os), dépourvus de poils, couverts d’un léger duvet, de grands yeux immenses et tristes dans desquels on pouvait deviner leur quête désespérée de nourriture. Nous avons tenté de tendre la main à diverses reprises, mais notre interlocuteur, un monsieur, se refermait comme une huître dans un discours répétitif : « Non non, il n’y a pas besoin, ils sont stérilisés… » Perdue une bataille, mais pas la guerre… Nous avons décidé de stériliser quand même pour aider ces pauvres chats. Huit d’entre eux ont pu être stérilisés, voire soignés pour ceux qui étaient handicapés. Il en restait encore une dizaine à aider, mais contraints et forcés par manque de moyens financiers, nous avons dû retarder de quelques mois les nouvelles stérilisations. De manière fortuite, il y a moins de deux semaines, nous avons appris que ce monsieur réfractaire à toute aide, éprouvé par une maladie dégénérative comme son épouse, avait perdu toute notion de réflexion et de temps depuis quatre ans. Date qui correspond à la multiplication des naissances… Nous avons également appris par son vétérinaire attitré que ce couple, avant la maladie, était amoureux des chats. Tous deux n’hésitaient pas à faire stériliser ou à faire soigner, avec leurs deniers personnels, les félins qui arrivaient devant leur porte. Il y avait toujours une gamelle pleine dans le jardin. Bonne manne pour les abandons « chics » de certaines personnes peu scrupuleuses… Depuis mai dernier, nombre de chats ont été retrouvés morts dans leur jardin, sans que l’on nous prévienne. Une hécatombe a eu lieu dans la plus grande indifférence. Sur les huit chats stérilisés, seuls deux ont survécu, devant leur salut à leur instinct de survie qui leur a dicté de fuir cette rue maudite. Ce n’était pas des chats sauvages… juste de pauvres âmes nées au mauvais endroit. Le couple a été placé de manière définitive en institut spécialisé il y dix jours. Actuellement demeurent dans le jardin de la maison fermée cinq pauvres bougres. Je les nourris pour le moment, mais je vis au quotidien avec la peur au ventre d’en trouver un nouveau mort, empoisonné dans le jardin. D’ici quelques semaines, ils n’auront même plus le jardin de la maison comme refuge et je doute que les nouveaux locataires acceptent cinq chats. Ces derniers, contrairement à ce que l’on a pu me rapporter, ne sont absolument pas sauvages. Ils sont juste terrorisés, car de toute part, ils sont systématiquement chassés comme des lépreux. |
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Seule Fantômette, la femelle type Félix, se montre apeurée et déboussolée, mais sans aucune agressivité. Elle aurait 4 ans environ et fait des progrès en s’approchant tous les jours un peu plus. |
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Albator est un chat mâle âgé d’environ 8 ans, fort intelligent, roux beige, borgne et d’une grande gentillesse, malgré cette vie de chien. Il est toujours là pour réconforter ses compagnes de galère et partager son coin de gamelle. Abandonné une première fois sur place lors d’un déménagement dans le voisinage, le voilà revenu à la case départ. Quand il m’entend dans la rue, il m’appelle par un miaulement très roque et fort, il me parle : « Je suis là, Humaine ! Attends-moi, oui, je suis là ! »

Ci-contre, Albator à peine une heure après son arrivée dans sa nouvelle famille : « Albator fait pleins de ronrons et de câlins. La petite dernière des chattes est venue lui faire un bisou sur le nez ! »
Un immense merci à Sophie L. de lui avoir donné encore une chance, car au vu de son âge et de son handicap, ce n’était pas gagné pour lui !
Dernière nouvelles en date du 22 novembre 2016 : »Albator est de mieux en mieux intégré. Il a fait sa première sortie seul et est revenu. Il cohabite maintenant avec tous les chats et le chien aujourd’hui, avec bien sûr notre plus grande attention.
Il communique en permanence avec nous et c’est vraiment un bonheur !!! » |
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Minouchette est une isabelle de 4 ans, douce, gentille et intelligente. Elle a perdu tous ses repères. Elle acceptait le manque de nourriture, car elle pouvait se blottir dans la véranda, à ce jour close. Ses petits miaulements devant la véranda m’arrachent chaque fois le cœur, car on les confondrait avec les pleurs d’un petit enfant perdu. Elle n’est pas difficile pour manger, et se montre si heureuse de l’attention qui lui est soudain portée. En confiance, elle aime monter sur les genoux, enfouir sa truffe dans mon gilet moelleux et « moutonne » avec ses pattes tout en ronronnant. Cette chatte comprend quand je lui parle et les gestes que je peux faire. |


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Linotte est agé d’environ six mois (née en mai 2016).
Les trois autres de la portée ont été décimés par le poison.
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Linotte est un peu plus craintive, car depuis sa naissance, on la chassait systématiquement comme une mouche indésirable. Quand elle mange, elle se laisse caresser sans difficulté et ose par moment des ronrons timides. Linotte est finement tigrée noir sur fond gris avec des nuances châtaigne. Elle a emprunté sa queue à un raton laveur ! Voyez la photo !
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