La belle et incroyable histoire de Pégase

En septembre dernier, je prenais contact avec l’association des Chats libres de Nîmes Agglo. 

Vous étiez la troisième association auprès de qui je sollicitais de l’aide pour deux jeunes chats que je croisais dans la résidence dans laquelle j’habite, les deux premières n’ayant pas pris la peine de me répondre. 

Depuis le début de l’été, ces deux jeunes chats âgés d’environ un an, que j’avais vu arriver quelques mois auparavant, erraient dans le parc. Selon certains voisins, ils avaient une propriétaire, que je n’avais pas réussi à identifier. 

L’un des deux me semblait particulièrement maigre. Nous avons donc commencé à les nourrir tous les jours, à les vermifuger et à les traiter contre les puces. 

Si la femelle restait distante, le jeune mâle s’est rapidement pris d’amitié pour nous. Il nous attendait matin et soir, guettait notre retour du travail et reconnaissait même le bruit de notre voiture. 

Ce chat, qui n’habitait pas dans notre hall, réussissait même à se faire ouvrir la porte de l’immeuble et venait dormir sur notre paillasson au quatrième étage ! 

Nous avions déjà deux chats à la maison et à ce moment-là, même si nous commencions à nous attacher à ce petit loulou, nous n’envisagions pas d’en adopter un troisième. 

L’automne prenait fin et le froid commençait à s’installer. Pour nous, voir ce jeune chat régulièrement dehors traverser la route devenait un crève-cœur. 

Alors, j’ai suivi vos conseils et je l’ai emmené chez le vétérinaire pour savoir s’il était pucé et indirectement s’il avait une famille. 

J’ai alors découvert que ce chat s’appelait Pégase et qu’il avait bien une propriétaire avec qui j’ai pu entrer en contact grâce au vétérinaire. Cette dame, qui adore ses animaux, avait adopté un troisième chaton qui menait la vie dure à Pégase chez elle. Alors, naturellement, il avait commencé à passer plus de temps à l’extérieur. 

Nous sommes restés en contact et Pégase allait et venait de chez elle à chez nous. Il venait de plus en plus régulièrement et de mon côté je l’avertissais quand il restait chez nous un peu trop longtemps pour ne pas qu’elle s’inquiète. 

Début mars, en échangeant avec la propriétaire de Pégase, celle-ci a convenu que manifestement, ce petit loulou préférait squatter notre palier plutôt que son appartement et elle nous a proposé de l’adopter si nous le souhaitions. 

 

Nous nous étions tellement attachés à ce petit poilu que nous n’avons pas réfléchi longtemps. Quelques jours plus tard, nous prenions rendez-vous chez le vétérinaire pour faire vérifier son état de santé et surtout s’assurer qu’il ne pouvait pas transmettre de maladie à nos deux chats. 

Lors de cette consultation et de façon complètement fortuite, nous avons découvert que Pégase souffrait d’une hernie diaphragmatique (le diaphragme s’était déchiré) résultant probablement d’une chute assez importante. Tous les organes étaient donc remontés se loger dans la cage thoracique, ce qui entachait sérieusement sa capacité respiratoire. 

Incapable de dater l’accident qui semblait remonter à plusieurs mois, le vétérinaire nous indiquait qu’il était pratiquement impossible d’opérer Pégase.  

Celui-ci semblait s’être adapté à sa condition et il allait devoir vivre avec, même si une épée de Damoclès planait au-dessus de sa tête. 

Cette annonce n’a pas remis en cause notre décision de l’adopter et Pégase est arrivé chez nous. 

Malheureusement, dans les jours qui ont suivi, Pégase a commencé à être apathique, à ne plus manger. Nous avons enchaîner les rendez-vous chez le vétérinaire jusqu’à ce mercredi 24 mars dernier, où il a vomi une énorme marre de sang.  

Le lendemain, notre vétérinaire nous annonçait que son pronostic vital était engagé et nous envoyait directement au centre hospitalier vétérinaire Languedocia à Montpellier. 

Le diagnostic fut sans appel : ou nous prenions le risque de faire opérer Pégase ou ses jours étaient largement comptés. Nous avons donc accepté de prendre le risque de laisser l’équipe de vétérinaire l’opérer le lendemain et tenter de remettre à leur bonne place ses petits organes. 

Le lendemain matin, la vétérinaire qui devait opérer Pégase nous appela pour nous informer que le taux de globules rouge de Pégase était si faible qu’il ne devrait déjà plus être en vie. Il fallait tenter d’abord une perfusion sans laquelle il ne supporterait pas l’opération. 

Par chance, elle a trouvé un chat donneur compatible et Pégase a reçu du sang et une dose d’EPO pour booster la production de ses globules rouges. En fin de journée, il était opéré et il nous fallait maintenant patienter 72 heures pour savoir s’il était tiré d’affaire. 

Les vétérinaires ont fait un travail d’orfèvre en replaçant tous ses organes à la bonne place, en étendant ses petits poumons qui étaient tout comprimés et en lui recréant le morceau de diaphragme qui avait été déchiré. 

Notre Pégase s’est battu comme un forcené pour survivre et les vétérinaires lui ont sauvé la vie. Depuis, il est rentré à la maison et il commence à bien prendre ses marques. 

Indirectement, Laure, en prenant le temps de répondre au SMS de demande d’aide que je vous avais envoyé et en nous donnant les bons conseils, vous avez également sauvé ce petit chat. Aussi, Pégase et moi souhaitions vous remercier et vous encourager à continuer votre action pour les poilus des rues ! 

Notons que Nathalie  n’a pas demandé d’aide financière pour l’opération. Bien au contraire, Nathalie avait eu la gentillesse, au moment de Noël, de faire des biscuits alsaciens et autres et de les vendre au profit de l’association.  Pégase a eu vraiment beaucoup de chance de la rencontrer.

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