Elle s’appelait « La Noire » !

Elle s’appelait « La Noire » ! Voici le destin ordinaire d’un chat libre.

On ne l’avait jamais baptisée. Pour nous, c’était ainsi que l’on parlait d’elle et ce fut le patronyme qu’elle garda jusqu’à la fin.

A l’origine, elle se trouvait sur un site proche d’un centre médical de Nîmes et était très probablement née sur place. Les chats n’y étaient pas les bienvenus et s’y trouvaient en danger. Geneviève, au courant de la menace qui pesait sur eux, a réalisé sa capture, afin de la déplacer en lieu sûr, non sans l’avoir au préalable fait stériliser par les Chats libres de Nîmes Agglo.

C’est ainsi que « La Noire » est arrivée sur notre site de nourrissage parmi les autres, il y a un peu plus de huit ans.

D’emblée, elle s’est parfaitement intégrée au groupe et s’est sentie aussi bien avec ses congénères qu’avec nous, au point de ne plus jamais partir voir ailleurs.

Elle était d’un très bon tempérament, câline et toujours fidèle à nos rendez-vous matinaux.

On la voyait de loin, perchée sur le toit d’une voiture à nous guetter ! Et dès que nous nous engagions dans la contre-allée, elle reconnaissait sans coup férir le bruit du moteur et se précipitait fébrilement à notre rencontre, à tel point qu’il fallait toujours prendre soin de ne pas lui passer dessus !

Elle était d’une belle couleur jais, avec un poil dense mi-long et très soyeux. Il fallait souvent couper les nœuds qui immanquablement se formaient dans sa robe à chaque printemps. Elle se laissait faire docilement et adorait nos caresses. Chaque chat a une façon bien particulière de montrer son contentement : la sienne consistait à systématiquement mordiller très doucement et affectueusement la main qui préparait son repas.   

Elle nous offrait tous les jours sa douceur et sa présence affectueuse.

Ce lundi soir, sa paisible vie de chat libre s’est terminée brutalement dans une flaque de sang, tapée par une voiture qui passait beaucoup trop vite, beaucoup trop fort, sur cette avenue en pente. Elle ne lui a laissé aucune chance.

Depuis ce jour funeste, Geneviève, Andrée et moi-même sommes très tristes et son absence nous pèse énormément quand nous montons continuer nos actions sur place.

C’était son destin que de partir ce jour-là pour s’en aller rejoindre Marcel et Nelson, ses copains qui nous ont quittés eux aussi il y a peu.

J-Denis, le 16 mars 2022.

Articles recommandés